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Régulièrement alimentée, cette rubrique vous réserve des SURPRISES.
Insolites, elle ont été dénichées au sein de l'iconographie ou de la littérature
relatives à l'orgue et à la musique, pour votre plaisir.
MONSIEUR RÉ-DIÈZE ET MADEMOISELLE MI-BÉMOL
Un Conte de Noël de Jules Verne (1828 – 1905)
Publié dans Le Figaro Illustré de Noël 1893, n°45, pp. 221-28
Dans les textes ci-dessous, les phrases en italiques de couleur rouge foncé sont des citations du texte de Jules Verne.
Dans le bourg suisse de Kalfermatt, deux jeunes enfants, Joseph et sa chère amie Betty, dont « les voix se marient admirablement », appartiennent tous deux à la maîtrise d’enfants de l’église. Elle est dirigée par l’organiste Églisak, qui a « une tête en forme de contrebasse ». Ce dernier devenant sourd, les grandes orgues finissent par se taire six longs mois.
Pourtant, le 15 décembre, l’orgue se fait de nouveau entendre dans la bourgade. « C’était comme une tempête de sons qui en sortait. Les seize-pieds travaillaient à plein vent ; le gros nasard poussait des sonorités intenses ; même le trente-deux pieds, celui qui possède la note la plus grave, se mêlait à cet assourdissant concert… On eût dit que l’église n’était plus qu’un immense buffet d’orgues, avec son clocher comme bourdon, qui donnait des contre-fa fantastiques. »
Le vieil Églisak à l'orgue
Maître Effarane sortant de sa boîte les tuyaux des voix enfantines
Un Hongrois à l’aspect démoniaque, se disant accordeur et organier, flanqué de son valet et souffleur, homme trapu au « ventre en clef de fa », a pris possession de l’orgue. Prétendant s’appeler Maître Effarane, il convainc le curé qu’il va métamorphoser l’orgue de « vingt-quatre jeux, sans oublier le jeu des voix humaines » en y ajoutant un nouveau jeu, « le registre des voix enfantines ». Ainsi enrichi, l’orgue résonnera à Noël sous ses doigts.
Cet individu possède une boîte de flûtes de cristal, dont chacune doit donner la « note physiologique » qu’il s’applique à découvrir chez chaque enfant de la maîtrise, de façon à faire d’eux un « clavier vivant ». Le mi bémol est attribué à Betty, et le ré dièze à Joseph, notes identiques à l’orgue et pourtant séparées d’un comma, à la déception des enfants. Ainsi sont nés leurs surnoms ...
Le texte fait percevoir l’inquiétude grandissante de Joseph à qui la boîte aux voix enfantines fait l’effet « d’une cage pleine d’enfants que Maître Effarane élevait pour les faire chanter sous ses doigts d’organiste. »
Maître Effarane dirige les enfants vers les tuyaux...
Première et dernière page du manuscrit autographe de Jules Verne
© Ville de Nantes-Musée Jules Verne (photographie de Frank Pellois)
Sur la première page de son texte, Jules Verne a biffé « Un conte de Noël »…
La nouvelle de Jules Verne a été portée à l'écran par Jacques Trébouta et Robert Valey avec un téléfilm en noir et blanc, dont le titre est « L’orgue Fantastique ».
L’adaptation est de Claude Santelli qui a diffusé cette œuvre le 24 décembre 1968 sur la première chaîne de l’ORTF, pour la veillée de Noël.
Dans le film, les noms des personnages sont modifiés, sauf celui de Joseph. Eglisak devient Hartmann (Fernand Ledoux, à l'orgue historique d'Ebersmunster en Alsace), et Effarane est Takelbarth (Xavier Depraz). Claude Santelli résumait ainsi son interprétation du texte de J. Verne : « Les forces du Bien et du Mal s'opposent à travers deux conceptions de la musique ».
L'orgue fantastique
Jules Verne, né dans une famille musicienne, a reçu une solide éducation musicale. Comme son frère, il était pianiste. Féru de musique, il a écrit des chansons et a assidument fréquenté les cercles de musiciens.
La musique est très présente dans ses romans, beaucoup de ses personnages sont musiciens. Le plus célèbre est peut-être le capitaine Nemo de Vingt mille lieues sous les mers (1870) qui joue de son piano-orgue dans le Nautilus, la nuit seulement, une musique mélancolique et plaintive.
Jules Verne
9 février 1884
Photo d'Étienne Carjat
© Gallica
Le capitaine Nemo jouant la nuit dans le Nautilus
Vingt mille lieues sous les Mers,
Hetzel, 1871, p. 313
Illustration
de A.-M.-A. de Neuville
Pour en savoir plus sur Jules Verne et la place de la musique dans sa vie et dans son œuvre :
- France Musique, émission du 7 février 2021
- Dossier thématique "Jules Verne et la musique", site du Musée Jules Verne
NB. Les images en couleurs sont des illustrations du texte de Jules Verne publiées dans Le Figaro Illustré de 1893, et libres de droit.
ESTAMPES, MUSIQUE ET ORGUE
Un facteur d’orgues qui arbore un réchaud en tant que couvre-chef, sa femme coiffée et vêtue de tuyaux d’orgue… Un luthier portant un luth comme casquette, un facteur de trompette la tête dans le pavillon …Et tant d’autres artisans en tout genre, habilement affublés de leurs outils quotidiens ! Ainsi est constitué l’ensemble de quelques 190 gravures en couleur publiées, vers 1730, par l’éditeur et graveur Martin Engelbrecht (1684-1756), établi à Augsbourg. Fantaisie, humour et ingéniosité s’y conjuguent.
M. Engelbrecht est alors un acteur majeur à Augsbourg, ville franche du Saint Empire Romain Germanique. Prospère, cette ville est un important foyer artistique et l’un des principaux centres européens de publication de gravures ; les éditeurs exportent amplement à l’étranger, en particulier vers la France. Tant pour l’export, que pour s’adresser à l’élite éduquée non germanophone, M. Engelbrecht emploie la langue française en priorité devant l’allemand. Cela traduit le prestige culturel de la France.
Portrait de Martin Engelbrecht
par Philipp Andreas Kilian en 1742
Public domain, via Wikimedia Commons
Le titre français : « Assemblage nouveau des Manouvries habilles » (sic) précède donc le titre en allemand. Il est cependant est moins explicite que ce dernier (1), dont la traduction est : « Réunion récente d’artistes, artisans et de métiers habillés avec les outils propres à leurs métiers et artisanats ». De même, les légendes permettant de nommer les outils représentés sont données d’abord en français, puis en allemand, comme le montre le gros-plan ci-dessus.
(1) « Neu-eröffnete Samlung der mit ihren eigenen Arbeiten und Werckzeugen eingekleideten Künstlern, Handwerckern und Professionen »
La singularité de cette publication ne réside pas seulement dans le fait que les gravures, systématiquement en couleur, sont légendées en français et en allemand. Le plus original est, sans doute, que chaque métier est illustré par deux gravures, l’une consacrée à « Monsieur », l’autre à « Madame » dont l’attirail n’a rien à envier à celui de son époux. Aucun métier n’est considéré comme exclusivement masculin ou féminin.
Les historiens ont subodoré que M. Engelbrecht avait été influencé par les œuvres de deux graveurs français, les frères Larmessin (Nicolas 1er, 1632-1694 et Nicolas 2e, 1645-1725). Parues à Paris vers 1690 puis rééditées, connues sous le titre « Costumes grotesques », elles illustrent les divers métiers de la France sous Louis XIV avec des personnages composites faits, chacun, d’un assemblage des instruments emblématiques du métier dépeint. Les échanges constants des augsbourgeois avec la France, et les nombreuses contrefaçons de diverses gravures parisiennes réalisées à Augsbourg peuvent, en effet, le faire penser.
On estime que les créations des Larmessin ont été inspirées par les mascarades de la cour de Louis XIV, bals pour lesquels les participants revêtaient des costumes s’inspirant d’un univers familier, qui les métamorphosaient en êtres inattendus. Quant à la façon dont sont composés les personnages, elle relève de la manière d’Arcimboldo ce qui n’est, en revanche, pas flagrant chez M. Engelbrecht.
En outre, les Larmessin ne se sont pas spécifiquement intéressés aux métiers de l’orgue, ni même à ceux des autres instruments, mais seulement au « Musicien » constitué à lui seul d’un amalgame d’instruments de musique dont aucun n’évoque l’orgue. Ce n’est que dans une gravure préparatoire à la publication initiale de l’ouvrage, que Nicolas 1er use d’un petit orgue pour couronner la tête du musicien, ce dernier étant curieusement entouré du « Paticier » (sic) et du « Cuisinier », qui se tournent vers lui.
Nicolas 2e de Larmessin
Habit de musicien
Source gallica.bnf.fr / BnF
Nicolas Ier de Larmessin, Habit de Pâtissier, Habit de Musicien, Habit de Cuisinier, burin, 280 x 360 mm, vers 1687-1690 (?). BnF, Opéra, Rés-926 (11), fol. 35.
Les épreuves de ces gravures semblent constituer le premier jalon de la célèbre série des
Costumes grotesques. Pascale Cugy, 2020, http://journals.openedition.org/estampe/1416
Petite remarque finale : Karl Lagerfeld avait-il eu connaissance de la gravure de « La femme du facteur d’orgues » quand il a proposé pour Chanel, à l’automne-hiver 2008-2009 au Grand Palais, une collection inspirée des tuyaux d’orgues, dans un décor fait d’énormes tuyaux blancs ? Ou a-t-il été simplement motivé par son goût pour la musique d’orgue, associé à l’opportunité de réaliser des « tuyaux » qui, en couture, désignent des plis rigides et serrés, perpendiculaires au plan du tissu ?
Sources et précisions :
• Les gravures d'Engelbrecht sont dans le domaine public. La source est majoritairement la "Bayerische StaatsBibliothek". La gravure du facteur d'orgues vient du site de Bruxelles Ses Orgues. La taille des gravures est de l'ordre de 25 x 35 cm
• Article de Pascale Cugy cité ci-dessus
• Article de Philippe Poindront, https://www.persee.fr/doc/hista_0992-2059_2007_num_61_1_3198
• Mémoire de Acer Lewis, Martin's Engelbrecht Théatre de la milice étrangère, Vienne 2021
Merci à Michel Tissier d'avoir suscité la réalisation
de ce clin d'œil
LE FACTEUR D'ORGUE ALOYS MOOSER :
"L'HOMME AU CHIEN NOIR ET AUX MACARONS"
Dans la dixième des "Lettres d’un voyageur", George Sand relate la visite du trio romantique qu’elle forme avec Marie d’Agoult et Franz Liszt à l’église Saint-Nicolas de Fribourg en 1836, pour essayer le célèbre orgue dû à Aloys Mooser et achevé deux ans auparavant. La notoriété de Mooser, talentueux facteur d’orgue et de pianos-forte, est alors considérable.
Le jeu de Liszt magnifie l’orgue, et le musicien subjugue George Sand « … lorsque Franz posa librement ses mains sur le clavier, et nous fit entendre un fragment de son Dies irae [le Dies irae de Mozart] … nous comprîmes la supériorité de l’orgue de Fribourg sur tout ce que nous connaissions en ce genre … »
« Jamais le profil florentin de Franz ne s’était dessiné plus pâle et plus pur ... »
Grand-orgue de la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg, construit de 1829 à 1834, par A. Mooser qui en a réalisé le magnifique buffet néo-gothique. Cet instrument fut novateur tant par son remarquable jeu de Voix humaine que par le clavier d'Écho dont les jeux étaient placés sur le narthex. Il est devenu rapidement un des orgues les plus renommés d’Europe. En savoir plus.
Franz Liszt (1811 - 1886)
Compositeur et pianiste hongrois
Portrait réalisé par Henri Lehmann en 1839
Musée Carnavalet
Public domain, Via Wikimedia Commons
En revanche, l’attitude de Mooser, alors présent, ne bénéficie d’aucune indulgence sous la plume acérée de George Sand :
« Mooser, le vieux luthier, le créateur du grand instrument, aussi mystérieux, aussi triste, aussi maussade que l’homme au chien noir et aux macarons d’Hoffmann*, était debout à l’autre extrémité de la galerie, et nous regardait tour à tour d’un air sombre et méfiant. Homme spécial s’il en fut, Helvétien inébranlable, il semblait ne pas goûter le moins du monde le chant simple et sublime que notre grand artiste essayait sur l'orgue… »
* peu flatteur, sachant que cet homme, personnage du conte « La maison déserte » de E. T. A. Hoffmann, est ainsi dépeint par son auteur : « … un petit homme sec avec une face couleur de momie, un nez pointu, des lèvres pincées, des yeux de chat d’un vert étincelant, … »
Aloys Mooser
(1770 - 1839)
Le syndic (équivalent du maire) de Fribourg ayant expliqué aux visiteurs que A. Mooser doutait de la qualité de son orgue, ce qui pouvait expliquer son attitude rébarbative, G. Sand écrit : "
"Mooser n’est pas content de son oeuvre, et il a grand tort, je le jure ; car, s’il n’a pas encore atteint la perfection, il a fait du moins ce qui existe de plus parfait en son genre".
Franz Liszt au piano en 1840
Tableau de Josef Danhauser
Staatliche Museen zu Berlin
Au pied du piano, Marie d'Agoult
Dans le fauteuil : George Sand
A gauche de G. Sand : Alexandre Dumas
Les personnages debout sont (de g. à d.):
V. Hugo, N. Paganini et G. Rossini
Le buste de Beethoven trône sur le piano
Public domain, Wikimedia Commons
Les citations (en rouge) sont extraites de :
George Sand, Lettres d’un voyageur, Lettre X publiée le 15 novembre 1836 par la Revue des Deux-Mondes
E. T. A. Hoffmann, Contes nocturmes, La maison déserte (1817)
UN ORGUE AU CREUX D'UNE MAIN
Insolite, cet orgue qui se présente comme une main ouverte dirigée vers le ciel dans l’église Notre-Dame des Neiges à l’Alpe d’Huez ! Baptisé Christophe-Raphaël, il doit son existence au père Jaap Reuten, prêtre hollandais à l’origine de la construction, en 1968, de l’église dont l’architecture, conçue essentiellement par Jean Marol, est elle-même audacieuse, en forme de tente soutenue par une tour-clocher.
Souhaitant doter l’église d’un orgue résolument singulier, le père Reuten l’avait soudain imaginé avec une forme de main lors d’un geste de Jean Marol qui, bras tendu et main ouverte, prenait un repère*. Le facteur allemand Detlef Kleuker, contacté par le prêtre, sollicita Jean Guillou qui conçut l’instrument malgré bien des avis contraires. Jean Marol en dessina le buffet construit en bois de frêne. L’orgue fut placé dans le chœur de l’église, au pied d’un puits de lumière, destiné à être entouré des fidèles et des auditeurs assis dans la nef en gradins.
Cet orgue est « original en tous points, car la composition sonore l’est encore plus que le contenant », souligne Jean-Paul Imbert*, son organiste titulaire. Ce dernier a pris la succession de Jean Guillou en 1993 qui, après avoir inauguré l’orgue en décembre 1978, en fut le premier titulaire. J.-P. Imbert, et l’association Orgues et Montagnes dont il est le directeur artistique, organisent de nombreux concerts ainsi que des stages d’été pour les organistes, mettant ainsi en valeur les qualités de cet instrument.
* communication personnelle de Jean-Paul Imbert
Jean-Paul Imbert
à l'orgue de N.-D. des Neiges
© O. Tsocanakis
Jaap Reuten : 1929-1992 Jean Marol : 1930-2010
Detlef Kleuker : 1922-1988 Jean Guillou : 1930-2019
Vue du chœur et de l'orgue de N.-D. des Neiges depuis le haut de la nef en gradins, avec le puits de lumière qui se détache de la charpente en bois
Crédit : jyhem. Source : Flickr / Creative Commons
L'orgue de N.-D. des Neiges,
volets de la boîte expressive ouverts
© É. Bardez
L'instrument
2 claviers de 61 notes (grand-orgue, récit expressif), pédalier de 32 notes,
24 jeux dont deux en chamade (à gauche l'intégralité du hautbois 8 du récit, rajouté en 1987 ; à droite, trompette 8 du grand-orgue, au-dessus du 2e fa dièse), combinateur électronique.
Détail de la composition: Inventaire des orgues
Les quatre doigts du haut de la main sont les tuyaux en bois de la flûte de 16 pieds du pédalier, les plus grands étant situés à l'arrière de l'instrument. Le pouce est le buffet d'une partie des tuyaux des jeux du grand-orgue. Les tuyaux visibles de la gauche de la paume appartiennent à la montre 8 du clavier du grand-orgue. À droite de la paume, les tuyaux placés derrière les volets de la boîte expressive sont ceux du clavier du récit ; les volets s’ouvrent et se ferment pour faire varier l’intensité sonore des jeux concernés.
"Sur la façade latérale gauche [non visible sur la photo], se trouvent les tuyaux de la magnifique flûte des neiges du clavier de grand-orgue" (J.-P. Imbert)
La console. © É. Bardez
En chamade : jeux de hautbois (à g. sur la photo) et de trompette (à d.)
Boîte expressive ouverte sur la droite
© É. Bardez
Pour en savoir plus :
• Site de Jean-Paul Imbert (avec les vidéos associées)
• Site Jean Guillou (géré par AUGURE)
• Site de l'association Orgues et Montagnes
• Jean Guillou, L’Orgue, Souvenir et avenir (Buchet-Chastel, 1978 ; puis diverses rééditions augmentées jusqu’en 2010)
L'ORGUE DU STADE ou L'ORGUE, DIEU DES STADES ?
© Tangopasso via Wikimedia Commons
© É. Bardez
© Auteur inconnu via Wikimedia Commons
© É. Bardez
ANDRÉ OBEY, écrivain, mais aussi pianiste talentueux et athlète accompli, était habité par un souvenir apaisant de l'école de son enfance, à l'origine de son essai de 1924 :
L'ORGUE DU STADE
"La même vision, chaque soir, me sauvait de l'enlisement : c'était, sur un rayon, la série des mesures d'étain –centilitre, double-centilitre, demi-décilitre...–
un petit orgue à sept tuyaux,
musicien du silence."
Lorsqu'il assiste aux épreuves d'athlétisme des Jeux Olympiques de Paris en 1924, imprégné de ce souvenir, il associe les "sept courses classiques : Cent, Deux cents, Quatre cents, Huit cents, Quinze cents, Trois mille, Cinq mille [mètres]" à "sept sons purs" émis par "sept tuyaux, inégaux et semblables" qui "chantent leur gamme de timbres : Hautbois, flûte, clarinette, voix humaine, trompette, cor et basson", "une symphonie de certitude [qui] émane de l'orgue".
© É. Bardez
Ce texte doit être compris dans le contexte de glorification du sport propre à l'entre-deux-guerres, et en prenant en compte l'amour de A. Obey pour la musique. La même année (1924), il écrit :
"Quant au sport, au cœur du sport, à l'athlétisme, je vous jure qu'il est musical, mieux, qu'il est musique"
(“D'un art sportif", L'Impartial français, Paris, 15-11-1924, p. 13)
Pour en savoir plus sur André Obey (1892-1975), né à Douai, poète, écrivain, dramaturge sous l'impulsion de Jacques Copeau, et connu pour sa participation à la Compagnie des Quinze créée dans la continuité de la troupe des "Copiaus" (1931-1935), suivre ce lien.
André Obey
© Avec l'aimable autorisation de la bibliothèque
Marceline Desbordes-Valmore (Douai) - Ms 1852-95-1
L'ORGUE, DIEU DES STADES AMÉRICAINS
La plupart des clubs de base-ball, de basket et de hockey sur glace aux États-Unis (et au Canada) ont leur organiste attitré, qui accompagne les matchs sur un orgue numérique placé en haut des tribunes, souvent en improvisant (France Musique, 12 janvier 2021)
Citons l'organiste du club de base-ball, les New York Yankees : Ed Alstrom, qui depuis plus de 20 ans a succédé au légendaire Eddie Layton (1925 - 2004). Il joue au Yankee Stadium de New York (Bronx) les samedis et dimanches.
Le dimanche, il joue le matin à l'église et l'après-midi au stade sur un orgue Hammond.
Curiosité : il pratique le pédalier en chaussettes, celles du club : les Yankees Socks !
Photo de Ed Alstrom projetée sur le tableau d'affichage du Yankee Stadium pendant un match de base-ball
© Creative Commons CC0
Le base-ball ne sera pas présent aux J. O. de Paris cette année, alors qu'il était à Tokyo en 2021. Il faudra attendre la prochaine édition des Jeux en 2028 à Los Angeles pour le retrouver.
PAUL ET GERTRUD HINDEMITH RÉUNIS À L'ORGUE
© Avec l'aimable autorisation de la Fondation Hindemith de Blonay
Fonds Kokoschka 330.28 Zentralbibliothek Zürich
Paul Hindemith (1895 - 1963), compositeur et instrumentiste, est également un dessinateur de talent et un caricaturiste. Dans ses innombrables caricatures, il a pour habitude de représenter Gertrud, la compagne unique et l'amour de sa vie, sous forme d'un lion, signe du zodiaque de cette dernière.
La carte de Noël 1963, et de vœux pour 1964, qu'il a dessinée comme chaque année, est la dernière. Gertrud fournit à Paul le souffle indispensable à son épanouissement dans la musique. Cette carte est particulièrement émouvante quand on sait que son auteur décède brutalement le 28 décembre 1963.
Paul Hindemith et Gertrud en 1924, année de leur mariage. Fille de L. Rottenberg, chef d'orchestre de l'Opéra de Francfort, elle est chanteuse et violoncelliste amateur. Paul et Gertrud partagent leur passion pour la musique.
© Avec l'aimable autorisation de la Fondation Hindemith de Blonay
Michel Tissier a interprété la Sonate pour orgue n°2 de Paul Hindemith
le mercredi 24 juillet 2024, à l'orgue de Notre-Dame de Beaune
Les personnes intéressées par la biographie et par diverses informations sur Paul Hindemith sont invitées à se rendre sur le site de la fondation Hindemith.
HARMONIE DU MONDE NAISSANT
gravure extraite de Musurgia Universalis, vaste traité sur la musique baroque de Athanasius Kircher (1650)
T. 2, livre X, p 366
Source : IMSLP (Petrucci music Library)
Cette gravure est une des illustrations de l'article :"La symbolique des nombres dans l'œuvre de Bach" de Esther Assuied publié sur le site de Orgue en France